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Un peu d'histoire sur la commune de Le Breuil

L'histoire et le patrimoine de la commune Le Breuil

Le Breuil est devenu une commune à la Révolution.

Ce fut jadis une commune importante, un de ces centres de vie rurale dont le rayonnement s'épanouissait alentour.

En 1852, on y dénombrait 1 263 habitants et la commune se situait au 3ème rang cantonal derrière Lapalisse, le chef-lieu alors Sous-Préfecture, et sa voisine, Arfeuilles.

En 1902, elle devait arriver au maximum de son expansion démographique avec 1 563 habitants et figurait toujours au 3ème rang cantonal. De par sa situation, véritable porte de la Montagne Bourbonnaise, Le Breuil fut, au Moyen-Age, un des postes féodaux le plus important du pays, dominant le défilé de la Besbre, au contact de la plaine et de la Montagne Bourbonnaise.

Situé à proximité du grand carrefour des quatre voies romaines en provenance de Clermont (par Vichy), de Châteaumeillant (par Le Montet et Varennes-sur-Allier), de Bourges (par Moulins), de Decize (par Dompierre et Jaligny), qui se rejoignaient à Lubié-Lapalisse pour continuer sur Roanne et Lyon.

Autrefois existaient trois fiefs : La Chaise, Beaupoirier et Le Breuil.
Le château de la Chaise est détruit vers la fin du XIIIème siècle. La cave, encore en bon état, et accessible par un escalier de chaque côté, est surmontée d'une voûte en ogive. Le château de Beaupoirier  a été construit vers 1720 avec les matériaux provenant de la démolition d'un château fort dont il ne reste qu'une partie des douves et un infime fragment des fondations.

MANDRIN - SON HISTOIRE

Dans la France de 1754, celle de l'Ancien régime, les paysans sont accablés d'impôts, directs ou indirects. Parmi ces derniers, le plus connu est la gabelle, l'impôt sur le sel. A cette époque, le sel est un produit essentiel permettant de conserver la viande, le poisson, servant également pour le bétail. C'est aussi l'impôt le plus impopulaire car le plus inégal, donc le plus injuste. D'autres impôts indirects, les aides, frappent les boissons, les cartes à jouer, les cuirs, le savon, le tabac,...

Un tel système, en particulier, la multiplication des frontières intérieures et les extrêmes variations du prix du sel, incite à la contrebande, une contrebande qui, malgré une terrible répression, est florissante, notamment le faux-saunage ou contrebande du sel; c'est le cas dans notre région, entre l'Auvergne, province redîmée où le sel vaut 9 livres le quintal, et le Bourbonnais, où il vaut 62 livres. Mais la contrebande s'effectue également sur le tabac, les bijoux, les étoffes peintes ou imprimées. C'est dans cette situation que Louis Mandrin va faire son apparition.

Il est né le 11 février 1725 à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs (Dauphiné) où son père est négociant-marchand.Aîné de 8 frères et soeurs, il connaît une enfance apparemment sans histoire, si ce n'est, fait assez rare pour l'époque, qu'il sait lire et écrire. En 1742, son père meurt et à l'âge de 17 ans, Louis se retrouve chef de famille. De caractère violent et emporté, il a plusieurs fois affaire avec la justice et, en 1750, après des affaires malheureuses et plusieurs procès perdus, ils se retrouve complètement ruiné et couvert de dettes. En 1752, 2 de ses frères sont condamnés aux galères par contumace à la suite d'un vol dans une église. Dès lors, Mandrin va sombrer dans la délinquance. Le 30 mars 1753, au cours d'un affrontement entre 2 bandes rivales, Mandrin participe à un double meurtre et quelques mois plus tard, le parlement de Grenoble le condamne par contumace à être roué vif. Pourchassé par la police, Louis Mandrin décide alors d'entrer dans une bande de contrebandiers dont il devient très vite le chef.

Réfugié en Savoie, Mandrin, en l'espace de 2 ans, de janvier 1753 à janvier 1755, effectue 6 campagnes en France, entraînant à sa suite jusqu'à 300 contrebandiers. Les campagnes de Mandrin sont de véritables entreprises commerciales. Il met très rapidement au point un procédé pour vendre ses produits et en particulier son tabac; au lieu de le débiter, il va le vendre en gros à la ferme. L'étoile de Louis Mandrin grandit. En Savoie et en Suisse, il est adulé; en France, il est admiré ou du moins redouté et les hommes affluent sous sa bannière.

photo mandrin

Mandrin en Bourbonnais

Le périple Bourbonnais de Mandrin est connu grâce au récit de l'abbé Mennuy, curé de Droiturier, récit écrit en 1755 dans ses registres paroissiaux. Voici comment il présente le passage des contrebandiers en Bourbonnais, l'orthographe étant respectée :

"...de là, ces contrebandiers passerent a Dompierre ou ils obligèrent la briguade de maréchaussée de leur donner leurs chevaux  armes et mantaux. Ils vinrent de la coucher à Fleuret (actuellement Trezelles) ches le frere oeconome du prieiré. De Fleuret ils se firent conduire le dimanche avant Noël  de l'année 1754 au Breuil ou ils massacrerent 5 employés de la briguade de  Vichy a coup de pistolets a bout touchant, de la a Saint Clement ou ils tuerent un homme qui ayant du vin ne voulut pas leur enseigner le bureau de tabac, de la passerent dans les montagnes dauvergne, ou nos troupes sont toujours a leur suite. Ce 16 janvier 1755."

D'autres détails du passage de Mandrin à Le breuil sont connus. En effet, le 22 décembre 1754, les mandrins arrivent au Breuil. Ils sont 35, horde ensanglantée  et farouche. Sans doute ont-ils l'intention de ne pas s'arrêter mais une femme s'écrie: "Voilà les contrebandiers, il faut aller chercher la brigade de Vichy qui est chez Arpaja!" . Utilisant cette information, les margandiers se ruent vers l'auberge , y pénètrent en trombe, abattent 2 employés des Fermes  et en tuent 2 autres dans un champ voisin. Le capitaine de la brigade est grièvement blessé et mourra  quelques jours plus tard. Mandrin est ivre, à tel point qu'il tient à peine sur son cheval. Après avoir abreuvé leurs bêtes (il exsite encore aujourd'hui au Breuil la "fontaine de Mandrin" où la tradition orale prétend que les contrebandiers firent boire leurs chevaux).

La fin de Louis Mandrin

Le 12 mai 1755, Mandrin est arrêté au château de Rochefort en Savoie, conduit à Valence, jugé et condamné à mort le 24 mai. Le jugement est exécuté le 26 mai 1755.

ÉGLISE SAINT-BLAISE

Arrivé au Breuil en 1909, Monsieur l'Abbé Barthélémy JONNIER émet le projet de construction d'une nouvelle église. La population collecte des fonds et Mme SIMON, propriétaire du château de Charrière, fait construire "son" église sur un terrain cédé par le docteur BRISSON, et la lègue à l'évêché.

La 1ère pelletée de terre est remuée le 31 mars 1911 sous la direction de l'architecte Monsieur MITTON de Moulins et l'entrepreneur de Roanne, Monsieur RAMBERT.

Le 21 mai, la pose de la 1ère pierre reçoit la bénédiction solennelle. Les travaux sont menés activement et terminés à Pâques 1912.

Mais dans la nuit du 03 au 04 mai 1998, la voûte de l'église s'effondre à l'endroit du transept, ce qui la rend interdite aux célébrations.

L'état de détérioration de l'église ne permet pas d'envisager sa réutilisation pour le service du culte ni sa réparation.

Le 28 janvier 2013, l'église est démolie par l'entreprise DOS SANTOS de Lapalisse.

EGLISE ROMANE

Cette chapelle seigneuriale, construite aux XIème et XIIème siècles, était contiguë au château féodal qui couronnait une motte artificielle reconnaissable aux vestiges des murailles, talus et anciens fossés tout autour, dominant la Besbre.

Du château, il ne subsiste plus aucun vestige, seule cette chapelle a traversé les siècles avec plus ou moins de bonheur.

Pendant la période révolutionnaire, le clocher d'origine fut dépouillé de ses 4 cloches.  Du fait d'un agrandissement exécuté entre 1859 et 1860, le magnifique clocher de style roman fut démoli et remplacé par le clocher actuel.

Devenue trop petite et inadaptée, malgré les réparations faites en 1805 et en 1860, la nécessité d'une reconstruction était reconnue mais les réparations nécessaires étaient trop importantes pour le budget communal. La vieille chapelle féodale continua de se dégrader. Le conflit entre le Maire et les fidèles de l'époque conduisit quelques familles à décider la construction d'une nouvelle église en 1911, l'église Saint Blaise précédemment évoquée.

Depuis 1911, l'église Sainte Anne vivait des jours peu glorieux. Bien qu'inscrite à l'Inventaire des Monuments Historiques depuis le 08 décembre 1927, elle servit de salle de théâtre pendant la guerre de 1939-1945, de remise, de garage, fut délaisssée par tous et devint dangereuse, une partie de la toiture menaçant de s'effondrer.

Le Breuil, village aux 2 églises, n'avait plus aucun lieu dédié au culte. Il fallut l'accident survenu à l'église Saint Blaise pour prendre conscience que la commune possédait un joyau qu'il convenait de réhabiliter.

Les travaux, programmés à l'origine pour 5 ans, débutèrent en 2001 pour s'achever à l'automne 2009.

Cette église a aini retrouvé, après de longues années de léthargie, sa destination première qui est la célébration du culte mais sert également pour des expositions et  des concerts.

LE TOMBEAU ALIX DU BREUIL

Cette pierre tombale, de l'époque gothique, est celle de l'épouse d'Aycelin, seigneur de Montgilbert. Une représentation de la défunte est gravée sur la pierre, les mains jointes et les pieds reposant sur un chien. La pierre est encadrée d'une arcade ogivale et ornée de deux écussons. Ceux-ci, ainsi que le visage d'Alix du Breuil et le chien, étaient incrustés de pierre, plus claire, détruites à la Révolution.

Un inscription peut être traduite ainsi: Ici repose notre dame d'Alix du Breuil autrefois épouse d'Aycelin, chevalier, seigneur de Montaigut. Elle mourut le jour de sabbat (le samedi après la fête de la nativité de la bienheureuse Vierge Marie, l'an du seigneur 1300*. Que son âme repose en paix."

*samedi 20 août 1300

 

L'ANCIEN ABATTOIR

abattoir lebreuil

C'est en 1932 que s'est imposée la nécessité de la construction d'un abattoir communal au Breuil, en raison d'une part de la population (1 145 habitants) et d'autre part "des inconvénients à laisser subsister des tueries particulières dans l'intérieur de l'agglomération".

Le 13 juillet 1932, Monsieur DUMAS, vétérinaire, est nommé "Inspecteur sanitaire des tueries et des viandes de la commune du Breuil".

Cet abattoir, destiné à une utilisation communale, était assez rare pour l'époque, en zone rurale. La majorité des bouchers avaient leur abattoir privé. Depuis les anciens temps, ces bouchers étaient bien considérés. Cette profession était une des plus utiles de l'époque artisanale, elle était le maillon entre le producteur et le consommateur. 

Le puits, situé à côté de l'abattoir, servait à l'alimentation en eau pour l'entretien du local. En 1951, le raccordement à la conduite d'eau du lavoir communal a facilité le travail des bouchers. 

Les animaux destinés à la boucherie étaient amenés par le paysan ou le boucher. En principe, les bovins étaient abattus le soir.  On procédait à la pesée avec une balance à poids appelée "romaine".

Les bouchers de cette époque devaient être plus que des spécialistes; ils étaient abatteurs, tripiers, boyaudiers et ils connaissaient toutes les découpes des animaux de boucherie.

Dans les années 1970, la législation européenne a sonné l'heure de fermeture de ces petits locaux. Ils ont été remplacés par de grandes unités dont les normes sanitaires sont sans cesse remises à jour.

Dans le cadre des aménagements touristiques de la commune, le local de l'ancien abattoir a été remis en état et transformé en lieu d'exposition par une rétrospective sur le passé de la commune mais également son patrimoine touristique actuel.

Le 25 juin 2005, l'ancien abattoir était inauguré.

LE MOULIN DE MONTCIANT-Musée de la meunerie

Construit en 1825 et transmis de génération en génération à la même, le moulin de Montciant retrouve une seconde vie lorsque les propriétaires décident d’en faire un musée en 1991. 

Durant une heure et demi, les visiteurs pourront se rendre compte du lourd travail réalisé par le meunier ; mais aussi s’étonner de l’ingéniosité du mécanisme construit à l’époque et de l’état de conservation des machines. Vous participerez à la vie quotidienne de l’artisan en découvrant les différentes salles qui composent le bâtiment et mettent en évidence l’ingénierie humaine au cours des XIXe et XXe siècles.

  • Au rez-de-chaussée, la machinerie permettait le fonctionnement du moulin : la partie engrenage en bois et en fer et à l’extérieur les deux roues à augets jumelées (activées lors des visites).
  • Au premier étage, les appareils à cylindre broyaient le blé et le transformaient en farine. La chambre se trouvait également dans ces lieux, car autrefois, le meunier dormait dans son moulin.
  • Les tuyaux qui servaient à alimenter les broyeurs et les machines pour nettoyer le blé étaient disposés au second étage.
  • Pour finir au troisième, le « planchister », permettait de séparer les différents composants du grain de blé à l’aide de plusieurs tamis. En effet il existe plusieurs types de blé : tendre, dur, au froment, mitadens…pour fabriquer diverses sortes de farine.

Divers outils de travail et de la vie quotidienne sont exposés dans chaque salle. A travers cet univers les enfants peuvent comprendre le métier du meunier, une profession importante à l’époque car la denrée essentielle, le pain, dépendait uniquement de lui.  Sa présence au village était donc indispensable.

La visite du moulin est d’autant plus fascinante avec les anecdotes de la propriétaire des lieux, et de sa fille, qui vous font part des récits de leur vie au cours du XXe siècle. Elles partagent avec émotion les dures conditions de travail du meunier mais aussi de tendres souvenirs et anecdotes d’une époque pas si ancienne. 

 

LE SAUVETAGE DES VITRAUX DE L'EGLISE SAINT BLAISE

En 2011, un travail de dépose des vitraux de l'église Saint Blaise a été entrepris en vue de leur conservation.
Deux vitraux ont été restaurés et installés dans l'église Sainte Anne ( Saint Blaise et Sainte Anne et la Vierge enfant).

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